vendredi 25 février 2011

Le libre écoulement de la vie

J'aurais pu donner le titre "Simplicité" à ce message parce que j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de simplicité dans ma façon de vivre. Cela se répercute notamment sur les 3 temps.

J'ai de plus en plus de difficultés à me projeter dans le futur. Je me fais moins de sketches sur ce qu'il pourrait se passer ou non (de toutes façons, rien ne se passe jamais comme je l'avais imaginé). Il y a peu, quelqu'un m'a demandé un service à lui rendre dans 2 ans et j'étais incapable de m'engager : je ne sais déjà pas ce que je ferai dans une semaine alors dans 2 ans, quand j'essaye d'y penser, il n'y a que du vide, un tableau blanc.

L'impact du passé diminue parce que j'observe une moins grande réactivité émotionnelle mais il reste des choses puisque des peurs s'élèvent. Ces derniers temps, j'étais retombée dans le piège mental que si j'accueillais toutes mes peurs, la réalisation serait là. Mais tant qu'il y aura croyance d'être ce corps-mental, il y aura des peurs, les 2 sont indissociables. J'oublie que la non-peur est une conséquence de la réalisation et non sa cause.
Chercher un souvenir est parfois difficile, j'ai l'impression de ne plus connaître le chemin pour y accéder. C'est un peu comme quand j'arrête d'aller dans un endroit même s'il y avait une habitude d'y aller souvent ; le jour où je veux y retourner, j'ai du mal à retrouver le chemin.

Dans l'instant présent, laisser la vie s'écouler librement sans entraver son mouvement, sans faire obstacle... Un peu comme un cours d'eau auquel je ne chercherais pas à faire faire des tours et des détours mais qui serait laissé libre de suivre le chemin le plus naturel pour lui. Ce n'est pas quelque chose que je choisis de faire, mais cela s'impose : une moindre intervention par rapport au cours des choses. Et j'ai de plus en plus de mal à comprendre quand je vois des personnes essayer de forcer l'issue d'un évènement ou faire des plans sur la comète...

Les actions

Récemment, pendant des courses dans un supermarché, mon attention s'est fortement portée vers un aliment que je n'avais jamais acheté ; je ne voyais que lui dans le rayon où j'étais. Je l'ai acheté et je m'en félicite car il a résolu un souci de santé que j'avais. Ce jour-là, j'ai fait une bonne partie de mes courses pratiquement sans réfléchir : je prenais ce qui me tombait sous les yeux dans les rayons où j'aurais normalement du faire un "choix". Quel gain de temps ! Et je suis tombée juste par rapport aux goûts de ma famille à chaque fois. C'est seulement au rayon viande que j'ai eu des doutes (je n'en mange pas). Mes yeux s'étaient portés vers un premier choix que je n'ai pas osé suivre. J'ai eu des doutes et j'ai laissé le mental comparer, évaluer... et j'ai mal choisi.

Tout est clair tant que le mental ne s'en mêle pas. Dès que le mental rentre en action, c'est comme si je remuais la vase du fond de l'étang qui était très clair, reposé au départ. Et une fois que l'eau est bien boueuse, j'ai peu de chances de tomber juste, j'y vois moins clair.

Les situations

Il y a quelques jours, je me suis retrouvée avec une personne proche qui venait d'être confrontée à quelqu'un de très désagréable, ce qui l'avait énormément perturbée et mise en colère. La colère des gens, même quand elle n'est pas dirigée contre moi, entraîne, en général, une douleur au niveau du cœur, au centre. J'ai commencé à ressentir cette douleur et j'étais sur le point de demander à cette personne de cesser de revivre et de nourrir sa colère quand j'ai senti une détente physique s'installer en moi. La douleur a disparu et il y a eu comme un frémissement d'ailes de papillon au niveau du cœur. Je n'ai pas cherché à me détendre, c'est juste ce qui s'est manifesté à ce moment là. Je me laissais traverser par ce que disait et ressentait la personne, transparente, comme si rien n'accrochait.

D'ailleurs, je remarque de plus en plus que les émotions des autres amènent une énergie vibrante plus que de la douleur. Avant, me promener dans les rues d'une ville m'était douloureux, je ressentais les émotions des personnes présentes dans les maisons devant lesquelles je passais, idem dans les restaurants,... aujourd'hui, plus il y a de monde, plus j'ai l'impression d'être immergée dans un bain vibratoire. Ca vibre et il n'y a pas de douleur.

 Les tensions physiques

Quand il y a une tension dans le corps, l'idée n'est pas de la détendre mais plutôt de la laisser libre d'être là. Si je personnalisais la tension à ce moment-là, c'est comme si elle se disait : " Chouette, je peux faire ce que je veux, je suis libre". Cela me fait penser à un enfant auquel je tenterais de faire faire quelque chose dont il n'a pas envie et qui se calme dès que je cesse de le forcer. Le plus drôle avec la tension, c'est que lorsque je cesse de vouloir la détendre et que l'espace lui est laissé pour être, en conscience,... elle se détend assez rapidement.

 La respiration

C'est pareil pour la respiration. J'ai tendance à préférer la respiration ventrale, ample et calme. Ce qui fait que si je suis un peu essoufflée, je vais tenter de modifier, de calmer ma respiration, en oubliant que si le souffle est court c'est qu'il y a une raison (et peu importe laquelle). Dès que je cesse d'essayer de contraindre la respiration, elle se détend d'elle-même pour devenir très légère, presque imperceptible.

Les pensées

Idem pour les pensées. J'ai tendance à refuser certaines pensées ou, au contraire, à en apprécier d'autres. Mais quand il y a cet espace d'accueil ouvert qui est là, c'est comme si je fondais dans la pensée, comme si je disparaissais pour lui laisser toute la place. Un peu comme le propriétaire d'une maison visitée par des voleurs qui leur dirait : "Prenez tout, rien n'est à moi".

Lors d'une méditation en groupe ces derniers jours, il y a eu une pensée du style : "Vivement que je sorte d'ici, que je puisse penser à ce que je veux". Et, d'un coup, cela m'a frappé : que je n'avais pas besoin de sortir de cet endroit,  et que les pensées, quelles qu'elles soient, étaient libres d'être là. Et le sentiment de contrainte s'est amenuisé, les tensions physiques ont diminué. C'était le conflit avec la pensée le problème, pas la pensée.

Quand la pensée est laissée libre, le corps et la respiration se détendent. Il y a une forte impression de transparence, d'absence de frontière entre "moi" et la pensée. La sensation du moi corps-mental est plus vide. Je fais moins obstacle car "je-corps-mental" est moins trouvé.




1 commentaire:

Réfléchir ou ne pas réfléchir

Il n’est pas nécessaire de réfléchir pour faire quoi que ce soit. Même pour faire un exercice de physique, la réflexion n’est pas nécessaire...